Les Loups

des machines
des machines partout
et de la terre…retournée…partout
des chiens partout
qui courent en meutes
un vide
un vide partout
il n’y a rien
il n’y a donc plus rien
maintenant je le sais

il y a toi
il y a moi
un moment sombre parfois
et puis rien de nouveau
je le sais depuis cette nuit
cette nuit où j’ai vu les chiens courir
ceux qui courent la devant
et ce visage de cire dans ce lit
je ne sais plus

ancré 
ce visage
en moi

et le souffle
le souffle
tout se tait
à jamais
à jamais

je tente de vivre ma vie d’enfant
et je la vis
tu vois?
regarde
j’ouvre les yeux là, 
à jamais, à jamais

tu les entends les chiens?
moi j’ouvre les yeux, et j’ouvre les mêmes yeux
que ceux que j’avais
j’ouvre tous mes yeux 

et je n’en ai pas que deux
tu les entends les chiens?
je regarde partout, moi je les vois
j’ouvre les yeux et en attendant de les fermer
à jamais, à jamais
je te regarde

ce visage de cire, et ces cauchemars
et ces cauchemars eveilles
une âme perdue
à trainer dans le froid
à jamais
à jamais

et il y a de la vie, si tu veux la voir 
je la vois avec les yeux de l’amour
dans la barbarie des serments du sang
les chiens courent toujours la gueule remplie de sang

il y a de la vie, à jamais, à jamais
et dans les arbres couchés
dans les armes de poings morts
dans les épées inventées 
les courses
toi tu roules
tu roules dans les l’herbe

ah les herbes folles… folles

il y a mes yeux ouverts
qui te regardent
et je regarde partout
je suis la avec les loups
je suis avec les chiens 
moi je cours
je ne m’arrête jamais
je cours... je cours devant
je suis la première toujours
à jamais à jamais

mon sang et le tien
mon sang dans ta gueule a toi
mon loup

ma main sur ta nuque
à jamais à jamais
nos sang mêlés, à jamais à jamais

nos sang mêlés 
à jamais à jamais
serments et promesses dans le vent se sont envolés
on a couru pour les rattraper 
à jamais à jamais